Kinshasa

Kinshasa

jeudi 11 mars 2010

samedi 12 décembre 2009

samedi 14 novembre 2009

A KINSHASA C'EST COMME ÇA

(Je viens de recevoir par mail les caricatures de cet article, je ne connais par les auteurs mais je les remercie de si bien illustrer ce que dit cet article)


Les embouteillages quand il fait chaud et qu'on a pas la clim dans la voiture


Les taxis-combis qui conduisent très mal


Les dimanches/samedis à la piscine quand il fait trop trop chaud pour rester à la maison ou faire quoi que ce soit d'autre que de se mettre sous un parasol et de piquer une tete quand on a trop chaud

Les sapeurs




Les roulages pourris






Les thomson grillés


Les gens partout à toute heure


Les faux billets de 500FC qui circulent sans problème


Les dollars refusés parce qu'il y a une déchirure de 1mm alors que ¾ d'un billet de Francs Congolais est accepté


La corruption comme mode de vie


La misère oubliée dans la danse et la musique


Le soleil, la température qui ne descend jamais en dessous de 24° meme en période « froide »


L'inexistence du concept de « file » et les regards perplexe qu'on me lance quand je fais une remarque dans ce sens sans pour autant aller se mettre au bout de la file


Les filles qui portent des vetements moulants en synthétique par 35°


Les coupures de courant

Les points sexuellement transmissibles









Les coupures d'eau


Les nids de poule de la taille d'un poulailler


Kotazo et les kulunas



Les enfants et les jeunes dans les centres avec lesquels on travaille


Les routes dont la construction est interrompue parce que les fonds ont été détournés


Les pasteurs et leurs églises


Les hommes qui portent des costumes en soie rose avec cravate mauve et chaussures en croco sans pour autant être des macs mais qui sont souvent des pasteurs


Les maladies


La sorcellerie


La patience et l'endurance des gens





La politique






La crasse, les ordures, la pollution


La conviction que tous les blancs ont plein d'argent (tout est relatif)


Les shawarmas poulet de City Fried Chicken



Les quelques personnes brillantes que j'ai rencontrées qui rachètent toutes les autres


Les quartiers sur pilotis sur le fleuve

Les routes qui se transforment en mare en saison des pluies et les jeunes qui font traverser les gens sur leur dos moyennant 100 ou 200 FC



La Monuc


Les supermarchés qui sont une sortie en famille

Les pousses



Zacharie Bababaswe et le journal en lingala facile



La connexion qui va, qui vient


L'élasticité du temps

La pluie comme excuse à tout

vendredi 2 octobre 2009

jeudi 1 octobre 2009

A HERO

Maman M. is one of the most inspiring people I have ever met. She is an example of determination and an activist to the heart. She compensates what little financial means she has with an incredible amount of energy towards advocating women's right in the DRC. Maman M. has dedicated all her life to young girls and women of Kinshasa and has made a lot of sacrifice to the benefit of what she truly believes in.

I first met her when I arrived in Kinshasa. She is the director of a local NGO with which we are working in partnership. The vision of CADE, the local NGO, is to become a reference for all matters related to the empowerment of women in the district where they are located. Maman M. has never been to university, she has no higher education degree but she is a reference in terms of women's rights. After years of activism, she has acquired skills such as counseling for women victims of violence, awareness raising, public speaking and rights advocacy. She has built a large network of resource people all around Kinshasa.

She has dedicated most of her time to a technical training center where young girls and young women of the area are trained in dressmaking or hairdressing. In addition to these skills, they also receive basic literacy classes. Initially she had no space to use as a training center so she went to see the local authorities and battled her way through the bureaucracy and convinced them to give her a small plot of land where she built a two rooms building. One room is used as an office and the other one if used as a classroom. It is small and tight and when it gets really hot here and it is packed with learners, the heat can get unbearable. Nevertheless, young girls keep coming to register and are eager to learn a much valued skills in Kinshasa.

The other project that she is working on is focused on raising women's awareness on the importance of actively participating in the management and the political life of their district. She dreams of an open forum where women could gather and discuss various issues related to their rights and duties as citizens of the D.R Congo. Another issue which she advocates is women's access to land. She is working with a group of women who do not own any land. To survive, they have to cultivate land that belongs to other people. They can then keep some of the crops. Unfortunately to give access to that land, the owners , all men, demand that the women become their sexual partners.

As a development agent working for an international NGO, I am guaranteed decent living conditions and a decent salary. I dream of changing the world. My work is made easier because I have access to a car, a computer, the Internet. I go on holiday once a year and I have health insurance. Maman M. has none of that but with just her energy and determination she does so much more and brings change to the world step by step. Every day, I am humbled and inspired by her. She is a hero.

vendredi 25 septembre 2009

WHO'S BAD? OU UN PARFUM DE KINSHASA

Cela ne fait pas longtemps que je conduis à Kinshasa et c'est une expérience du 3ème type. En gros, chacun fait ce qu'il veut, il n'y a pratiquement pas de panneaux de signalisation (on peut les compter sur les doigts de la main), pas de feux de circulation (bon j'exagère, il y en a 2 ou 3 pour une ville de 24 communes et 8 millions d'habitants et en plus on n'est jamais sûrs si ils fonctionnent ou pas), les roulages (agents de la circulation) sont pourris jusqu'à l'os et leur principale activité consiste à tendre des pièges aux conducteurs. On m'a expliqué que c'était très bien de connaître le code de la route mais qu'à Kinshasa, chaque carrefour, chaque croisement, chaque rond-point avait « son code » dicté un peu selon l'humeur du roulage en fonction ce jour là. Au même endroit, dans la même direction, Moïse s'est fait arrêter pour ne pas avoir mis son clignotant et moi pour l'avoir mis...

Les raisons pour vous interpeller ne manqueront jamais, on vous dira que vous n'avez pas respecté les lignes qui délimitent votre bande, mais bien sûr les lignes sont effacées depuis des années, on vous dira que vous êtes trop à gauche, trop à droite, trop devant, trop derrière, on contrôlera tous vos documents, jusqu'à trouver la moindre petite raison de vous extorquer de l'argent... C'est la vie de tous les jours ici. Les chauffeurs de taxi paient tous les matins un « laissez-passer » aux roulages pour pouvoir travailler en paix. Le mieux, quand on vous interpelle, si la voie est libre et qu'il n'y a pas de roulage à moto, c'est de foncer. Ben oui. Mais parfois on est bloqué et il faut obéir aux injonctions des agents de désordre. Ils vont prendre votre permis, carte rose etc. et là vous n'avez plus qu'à vous « entendre ». C'est à dire vous mettre d'accord sur le montant que vous lui donnerez. Évidemment la somme varie en fonction de la voiture que vous conduisez, de vos vêtements, de votre attitude et de votre race. Oui. Les chauffeurs de taxi s'en sortent avec 2500 FC (soit 2.5 euros) et Koffi (Olomidé) avec 80000 FC (80 euros)...

Or, donc, hier j'arrive avec ma petite Mazda 323 cabossée à un carrefour où les voitures sont alignées sagement les unes derrière les autres, ce dernier élément m'étonne un peu au premier abord mais je m'arrête moi aussi et mon copilote me rappelle la distance à respecter, ce que je fais. Et là, sortis de nulle part, deux roulages apparaissent, puis d'autres et encore d'autres et commencent à « interpeller » les conducteurs. Évidemment, je n'y échappe pas:

Roulage 1: « Bonjour Madame, les documents svp! »
On lui donne la carte rose.
R 1: « le permis, faites vite! Ne perdons pas de temps! »
Moi : «Voilà! Moi aussi, je suis pressée. Pourquoi vous m'arrêtez? »
R 1: « Mademoiselle, il faut respecter la distance entre les véhicule »
Moi : «C'est Madame... Regardez, vous voyez bien qu'il y a plus de 3 mètres entre moi et la voiture devant! »
R 1: « Madame... FANTA, c'est ça hein? Ne discutez pas! »
Moi: « Je ne discute pas mais vous voyez bien que j'ai raison »
R 1: « Nous sommes la police moderne! »
Moi : « Ah oui, vraiment? »
R 1: « Bon, Mademoiselle, »
Moi: « Madame »
R 1: « Eh! Pardon, madame, les vitres fumées c'est interdit! »
Moi : « Ah bon? Regardez toutes ces voitures, elles ont toutes des vitres fumées, pourquoi vous ne les arrêtez pas? »
R 1: « Écoutez mademoiselle, mettez vous sur le coté »
Moi: « ça fait 3 fois que je vous dit que c'est madame! »
R 1: « Bon, si c'est comme ça » il fait le tour de la voiture (pendant ce temps, son collègue se tient devant la voiture pour m'empêcher d'avancer) il dit à mon copilote de s'asseoir derrière, fait entrer son collègue et s'assied devant.
Roulage 2: « Madame, les vitres parfumées c'est interdit! »
Moi: « Pardon? »
R 2: « Oui, les vitres parfumées c'est interdit par la loi! »
Moi: « On ne peut pas mettre le parfum sur les vitres? »
R 2: « Oui, c'est interdit »
R 1 à R 2 (en lingala) « Tais toi! »
Puis se tourne vers moi « madame, on va au poste, on va à Kin Mazière (police centrale), vous allez payer l'amende là bas! »
Moi: « Vous devriez d'abord me donner une contravention, un pv, quelque chose comme ça non? »
R 1: « Madame je suis un agent de la SADC (Communauté de Développement de l'Afrique Australe) » et il me met sa carte sous le nez.
Moi: « Mais je vous crois... je n'ai pas de problème avec ça »
R 1: « Alors on appelle l'ANR (Agence Nationale des Renseignements) »
Moi : « Appelez les si vous voulez »
R 1: « les vitres fumées c'est interdit »
Moi: « Vous l'avez déjà dit »
R 1: « Bon on va s'arranger, mettez vous au milieu » il m'indique de dépasser le carrefour et de me garer devant une Mercedes qui est également en cours de négociation. « madame, vous n'êtes pas facile hein? Vous êtes française? »
Je me gare
R 1: « Donnez seulement 5000 FC »
Je suis sûre qu'il a dit 5000 FC puisque ça m'a étonnée que ce soit si peu. Je lui donne donc 5$ et 1000FC.
R 1: « C'est quoi ça? »
Moi: « Ben vous m'avez dit 5000 FC »
R 1: « On vient d'arrêter Koffi, vous savez combien il a donné? Il a donné 80000 FC! »
R 2 répète « Koffi apesi 80000 FC »
Moi: « Naza Koffi té! » Je ne suis pas Koffi
R 1, stupéfait « eh! »
R 2 Rigole « Azoloba lingala! Très bien! »
R 1: « Ecoutez Madame, Koffi a donné comme ça! »
Moi : « mais Koffi c'est une star, il est tout là haut moi je suis ici, regardez ma pauvre petite voiture! »
R 1: « Bon on appelle notre chef » apparaît un roulage de sexe féminin
Roulage 3: « Quelle est la situation? »
R 2: « ce sont les vitres parfumées »
R 1 lui explique que mes vitres arrières sont fumées et que c'est interdit, puis il ajoute « elle a fait une tentative de corruption de 5000 FC » En entendant cette phrase là je me demande un peu ce qu'il se passe mais je suis vite rassurée lorsque R 3 dit « non elle doit donner 50000 FC »
Juste à ce moment là un 4x4 typique de ceux que conduisent les députés nous dépasse. Ses vitres sont fumées évidemment.
Moi: « Regardez votre député, il a des vitres fumées, un membre de votre propre gouvernement! »
R 2: « Non ça c'est original (original ici ne veut pas dire excentrique mais d'origine)
Moi: « C'est un parfum original? »
R 2: « Oui c'est original »
R 1 à R 2: « mais tais toi donc! »
S'ensuit une discussion sur qui a droit aux vitres fumées où non, si c'est une loi officielle etc...
R 3: « Bon donnez les 50000 FC »
Moi: « Quoi? Non j'ai pas, je dois aller payer des employés, ce n'est pas mon argent, c'est l'argent du travail. »
R 1 à R 3 en swahili
Moi: « Munasema Kiswahili? Tsssss »
R 2: ha ha ha! Vous parlez aussi le swahili? Vous êtes qui vraiment? »
R 1 et R 3 sont légèrement mal à l'aise.
Finalement après discussion, je leur donne 20$
R 1: « Mais madame, excusez mon français, on est quand même gentils n'est-ce pas? Hein? Ça va hein? »
Moi: « Oui, oui, je peux y aller maintenant? »
R 3: « Mais à te voir comme ça, tu semble gentille mais à l'intérieur, tu es mauvaise! »
Moi: « Vous savez pourquoi? C'est parce que j'ai passé trop de temps ici. »
R 3: « Ta figure est gentille mais tu es mauvaise, oza mabé »

Je n'ai pas voulu lui demander si ce que eux faisaient était gentil. Pourtant, c'est vrai, je suis devenue mauvaise et aigrie à cause de chose comme ça. Je sais qu'ils sont payés un salaire de misère qui ne suffit même pas à acheter à manger pour 15 jours alors ils font comme tout le monde, ils se débrouillent. Mais ce qui me dégoute c'est que leurs chefs vivent grassement et la population paie. Et moi en tant que mundele, je suis systématiquement ciblée (d'autant plus que je conduis une petite voiture privée). Et je râle contre cette ville, je bouillonne intérieurement et je me demande ce que je fais ici et j'arrive dans une des ONGs avec laquelle on travaille et je vois le sourire et les yeux des mamans toutes fières d'apprendre à lire et les enfants heureux d'être des enfants et de faire les fous devant mon objectif. Et je ne sais plus quoi faire. I hate to love this place...

lundi 21 septembre 2009

A MALINS, MALIN ET DEMI


Il y a des jours où j'ai envie de donner un grand coup de pied et prendre le premier avion hors d'ici. Franchement. Ces dernières semaines, certains employés de la SNEL (la compagnie d'électricité) ont découvert en nous paisibles habitants des avenues Kabasélé et Mayalos une source de revenus qu'ils semblent croire illimitée.

Tout a commencé lorsque qu'un petit malin a récupéré la concession sur laquelle se trouvent aujourd'hui les deux routes en cul de sac qui s'appellent les avenues Kabasélé et Mayalos. Avant, tout ce terrain appartenait à une personne, d'après ce qu'on m'a raconté, il y avait juste des hangars délabrés. Un petit malin ayant remarqué que cette « concession » était à l'abandon a magouillé avec des employés des affaires foncières pour mettre ce terrain en son nom. Voilà donc qu'il se retrouve propriétaire d'un terrain de la taille d'un terrain de foot; le vrai propriétaire est inconnu, il a sans doute encore des papiers qui prouvent que ce terrain lui appartient mais il ne s'est jamais manifesté. Notre petit malin commence donc a morceler ce terrain en parcelles qu'il met en vente. Ces parcelles ce vendent comme des petits pains pour la rondelette somme de plus ou moins 15000$ la parcelle et sachant qu'il y a une 40aine de parcelles... je vous laisse prendre votre calculette. Des privés ont donc acheté ces parcelles et y construisent des maisons (toutes plus majestueuses les une que les autres) et les premiers arrivant ont donné leurs noms aux deux avenues ainsi créées.

Ces nouvelles maisons se sont reliées au réseau électrique du quartier par des câbles simples dans des raccordements plus ou moins frauduleux. L'avantage est que nous somme dans un quartier « industriel » il y a donc des usines et des entreprises qui bénéficient de priorités dans la distribution du courant. Priorité dont les premiers habitants des avenues Kabasélé et Mayalos ont tiré profit pendant plusieurs mois. On a donc eu du courant électrique presque sans interruption pendant ce temps là. Mais un beau jour, la SNEL a découvert ce nouveau quartier tout illuminé et qui n'avait jamais payé une seule facture d'électricité (ce n'est pas faute d'avoir entrepris les démarches mais l'administration est tellement lente pour obtenir un raccordement en bonne et due forme, et en plus la SNEL n'a plus de compteurs en stock, les facturations se font sur base d'un forfait estimant la consommation du ménage) qu'elle a décidé de couper les câble qui nous apportaient la vie. Il fallait racheter plusieurs mètres de câble à la SNEL pour un total de 9000$ main d'œuvre comprise. Une âme charitable a payé cette somme (qui devait être remboursée progressivement par les autres habitants de l'avenue...ha ha ha!) et on nous a installé un câble à large section auquel toutes les maisons ont pu se raccorder. Mais quelques mois plus tard ce câble a brulé, il se trouvait à 1m sous terre mais la voiture qui était garée au dessus de la portion qui a brulé s'en souvient encore. On paie et la SNEL « répare ». Ce genre d'incident se reproduit maintenant de plus en plus fréquemment et c'est désormais tous les weekends que le câble brule (quand je demande comment un câble peut bruler uniquement le weekend, on me regarde bizarrement et on rit, pourtant ma question est honnête non?.... non?).

Alors voilà, chaque weekend, le courant commence par diminuer en intensité pour finalement être coupé complètement. Vous pouvez être sûrs que Lundi, Papa Andy va faire le tour du quartier pour que chaque ménage paie 5$. J'essaie de lui poser des questions pour comprendre exactement ce qu'il se passe mais ses explications sont aussi confuses que vagues.



Est-ce qu'on a l'impression de se faire arnaquer? OUI et en beauté
Que se passera-t-il si on ne paie pas? RIEN, et c'est ça le plus frustrant, le type de la SNEL qui joue à ce petit jeu, il s'en fout qu'on ait du courant ou pas.
Est-ce qu'on est pris en otage? OUI, par exemple moi je travaille à la maison, sans courant, je ne peux presque rien faire
Que peut-on y faire? RIEN, aucune maison n'a encore de dossier de client à la SNEL, et ce n'est pas faute d'avoir entrepris les démarches