samedi 12 décembre 2009
samedi 14 novembre 2009
A KINSHASA C'EST COMME ÇA
Les embouteillages quand il fait chaud et qu'on a pas la clim dans la voiture
Les sapeurs
Les routes qui se transforment en mare en saison des pluies et les jeunes qui font traverser les gens sur leur dos moyennant 100 ou 200 FC
Les pousses
Zacharie Bababaswe et le journal en lingala facile
La pluie comme excuse à tout
vendredi 2 octobre 2009
jeudi 1 octobre 2009
A HERO
I first met her when I arrived in Kinshasa. She is the director of a local NGO with which we are working in partnership. The vision of CADE, the local NGO, is to become a reference for all matters related to the empowerment of women in the district where they are located. Maman M. has never been to university, she has no higher education degree but she is a reference in terms of women's rights. After years of activism, she has acquired skills such as counseling for women victims of violence, awareness raising, public speaking and rights advocacy. She has built a large network of resource people all around Kinshasa.
She has dedicated most of her time to a technical training center where young girls and young women of the area are trained in dressmaking or hairdressing. In addition to these skills, they also receive basic literacy classes. Initially she had no space to use as a training center so she went to see the local authorities and battled her way through the bureaucracy and convinced them to give her a small plot of land where she built a two rooms building. One room is used as an office and the other one if used as a classroom. It is small and tight and when it gets really hot here and it is packed with learners, the heat can get unbearable. Nevertheless, young girls keep coming to register and are eager to learn a much valued skills in Kinshasa.
The other project that she is working on is focused on raising women's awareness on the importance of actively participating in the management and the political life of their district. She dreams of an open forum where women could gather and discuss various issues related to their rights and duties as citizens of the D.R Congo. Another issue which she advocates is women's access to land. She is working with a group of women who do not own any land. To survive, they have to cultivate land that belongs to other people. They can then keep some of the crops. Unfortunately to give access to that land, the owners , all men, demand that the women become their sexual partners.
As a development agent working for an international NGO, I am guaranteed decent living conditions and a decent salary. I dream of changing the world. My work is made easier because I have access to a car, a computer, the Internet. I go on holiday once a year and I have health insurance. Maman M. has none of that but with just her energy and determination she does so much more and brings change to the world step by step. Every day, I am humbled and inspired by her. She is a hero.
vendredi 25 septembre 2009
WHO'S BAD? OU UN PARFUM DE KINSHASA
Les raisons pour vous interpeller ne manqueront jamais, on vous dira que vous n'avez pas respecté les lignes qui délimitent votre bande, mais bien sûr les lignes sont effacées depuis des années, on vous dira que vous êtes trop à gauche, trop à droite, trop devant, trop derrière, on contrôlera tous vos documents, jusqu'à trouver la moindre petite raison de vous extorquer de l'argent... C'est la vie de tous les jours ici. Les chauffeurs de taxi paient tous les matins un « laissez-passer » aux roulages pour pouvoir travailler en paix. Le mieux, quand on vous interpelle, si la voie est libre et qu'il n'y a pas de roulage à moto, c'est de foncer. Ben oui. Mais parfois on est bloqué et il faut obéir aux injonctions des agents de désordre. Ils vont prendre votre permis, carte rose etc. et là vous n'avez plus qu'à vous « entendre ». C'est à dire vous mettre d'accord sur le montant que vous lui donnerez. Évidemment la somme varie en fonction de la voiture que vous conduisez, de vos vêtements, de votre attitude et de votre race. Oui. Les chauffeurs de taxi s'en sortent avec 2500 FC (soit 2.5 euros) et Koffi (Olomidé) avec 80000 FC (80 euros)...
Or, donc, hier j'arrive avec ma petite Mazda 323 cabossée à un carrefour où les voitures sont alignées sagement les unes derrière les autres, ce dernier élément m'étonne un peu au premier abord mais je m'arrête moi aussi et mon copilote me rappelle la distance à respecter, ce que je fais. Et là, sortis de nulle part, deux roulages apparaissent, puis d'autres et encore d'autres et commencent à « interpeller » les conducteurs. Évidemment, je n'y échappe pas:
Roulage 1: « Bonjour Madame, les documents svp! »
On lui donne la carte rose.
R 1: « le permis, faites vite! Ne perdons pas de temps! »
Moi : «Voilà! Moi aussi, je suis pressée. Pourquoi vous m'arrêtez? »
R 1: « Mademoiselle, il faut respecter la distance entre les véhicule »
Moi : «C'est Madame... Regardez, vous voyez bien qu'il y a plus de 3 mètres entre moi et la voiture devant! »
R 1: « Madame... FANTA, c'est ça hein? Ne discutez pas! »
Moi: « Je ne discute pas mais vous voyez bien que j'ai raison »
R 1: « Nous sommes la police moderne! »
Moi : « Ah oui, vraiment? »
R 1: « Bon, Mademoiselle, »
Moi: « Madame »
R 1: « Eh! Pardon, madame, les vitres fumées c'est interdit! »
Moi : « Ah bon? Regardez toutes ces voitures, elles ont toutes des vitres fumées, pourquoi vous ne les arrêtez pas? »
R 1: « Écoutez mademoiselle, mettez vous sur le coté »
Moi: « ça fait 3 fois que je vous dit que c'est madame! »
R 1: « Bon, si c'est comme ça » il fait le tour de la voiture (pendant ce temps, son collègue se tient devant la voiture pour m'empêcher d'avancer) il dit à mon copilote de s'asseoir derrière, fait entrer son collègue et s'assied devant.
Roulage 2: « Madame, les vitres parfumées c'est interdit! »
Moi: « Pardon? »
R 2: « Oui, les vitres parfumées c'est interdit par la loi! »
Moi: « On ne peut pas mettre le parfum sur les vitres? »
R 2: « Oui, c'est interdit »
R 1 à R 2 (en lingala) « Tais toi! »
Puis se tourne vers moi « madame, on va au poste, on va à Kin Mazière (police centrale), vous allez payer l'amende là bas! »
Moi: « Vous devriez d'abord me donner une contravention, un pv, quelque chose comme ça non? »
R 1: « Madame je suis un agent de la SADC (Communauté de Développement de l'Afrique Australe) » et il me met sa carte sous le nez.
Moi: « Mais je vous crois... je n'ai pas de problème avec ça »
R 1: « Alors on appelle l'ANR (Agence Nationale des Renseignements) »
Moi : « Appelez les si vous voulez »
R 1: « les vitres fumées c'est interdit »
Moi: « Vous l'avez déjà dit »
R 1: « Bon on va s'arranger, mettez vous au milieu » il m'indique de dépasser le carrefour et de me garer devant une Mercedes qui est également en cours de négociation. « madame, vous n'êtes pas facile hein? Vous êtes française? »
Je me gare
R 1: « Donnez seulement 5000 FC »
Je suis sûre qu'il a dit 5000 FC puisque ça m'a étonnée que ce soit si peu. Je lui donne donc 5$ et 1000FC.
R 1: « C'est quoi ça? »
Moi: « Ben vous m'avez dit 5000 FC »
R 1: « On vient d'arrêter Koffi, vous savez combien il a donné? Il a donné 80000 FC! »
R 2 répète « Koffi apesi 80000 FC »
Moi: « Naza Koffi té! » Je ne suis pas Koffi
R 1, stupéfait « eh! »
R 2 Rigole « Azoloba lingala! Très bien! »
R 1: « Ecoutez Madame, Koffi a donné comme ça! »
Moi : « mais Koffi c'est une star, il est tout là haut moi je suis ici, regardez ma pauvre petite voiture! »
R 1: « Bon on appelle notre chef » apparaît un roulage de sexe féminin
Roulage 3: « Quelle est la situation? »
R 2: « ce sont les vitres parfumées »
R 1 lui explique que mes vitres arrières sont fumées et que c'est interdit, puis il ajoute « elle a fait une tentative de corruption de 5000 FC » En entendant cette phrase là je me demande un peu ce qu'il se passe mais je suis vite rassurée lorsque R 3 dit « non elle doit donner 50000 FC »
Juste à ce moment là un 4x4 typique de ceux que conduisent les députés nous dépasse. Ses vitres sont fumées évidemment.
Moi: « Regardez votre député, il a des vitres fumées, un membre de votre propre gouvernement! »
R 2: « Non ça c'est original (original ici ne veut pas dire excentrique mais d'origine)
Moi: « C'est un parfum original? »
R 2: « Oui c'est original »
R 1 à R 2: « mais tais toi donc! »
S'ensuit une discussion sur qui a droit aux vitres fumées où non, si c'est une loi officielle etc...
R 3: « Bon donnez les 50000 FC »
Moi: « Quoi? Non j'ai pas, je dois aller payer des employés, ce n'est pas mon argent, c'est l'argent du travail. »
R 1 à R 3 en swahili
Moi: « Munasema Kiswahili? Tsssss »
R 2: ha ha ha! Vous parlez aussi le swahili? Vous êtes qui vraiment? »
R 1 et R 3 sont légèrement mal à l'aise.
Finalement après discussion, je leur donne 20$
R 1: « Mais madame, excusez mon français, on est quand même gentils n'est-ce pas? Hein? Ça va hein? »
Moi: « Oui, oui, je peux y aller maintenant? »
R 3: « Mais à te voir comme ça, tu semble gentille mais à l'intérieur, tu es mauvaise! »
Moi: « Vous savez pourquoi? C'est parce que j'ai passé trop de temps ici. »
R 3: « Ta figure est gentille mais tu es mauvaise, oza mabé »
Je n'ai pas voulu lui demander si ce que eux faisaient était gentil. Pourtant, c'est vrai, je suis devenue mauvaise et aigrie à cause de chose comme ça. Je sais qu'ils sont payés un salaire de misère qui ne suffit même pas à acheter à manger pour 15 jours alors ils font comme tout le monde, ils se débrouillent. Mais ce qui me dégoute c'est que leurs chefs vivent grassement et la population paie. Et moi en tant que mundele, je suis systématiquement ciblée (d'autant plus que je conduis une petite voiture privée). Et je râle contre cette ville, je bouillonne intérieurement et je me demande ce que je fais ici et j'arrive dans une des ONGs avec laquelle on travaille et je vois le sourire et les yeux des mamans toutes fières d'apprendre à lire et les enfants heureux d'être des enfants et de faire les fous devant mon objectif. Et je ne sais plus quoi faire. I hate to love this place...
lundi 21 septembre 2009
A MALINS, MALIN ET DEMI

Il y a des jours où j'ai envie de donner un grand coup de pied et prendre le premier avion hors d'ici. Franchement. Ces dernières semaines, certains employés de la SNEL (la compagnie d'électricité) ont découvert en nous paisibles habitants des avenues Kabasélé et Mayalos une source de revenus qu'ils semblent croire illimitée.
Tout a commencé lorsque qu'un petit malin a récupéré la concession sur laquelle se trouvent aujourd'hui les deux routes en cul de sac qui s'appellent les avenues Kabasélé et Mayalos. Avant, tout ce terrain appartenait à une personne, d'après ce qu'on m'a raconté, il y avait juste des hangars délabrés. Un petit malin ayant remarqué que cette « concession » était à l'abandon a magouillé avec des employés des affaires foncières pour mettre ce terrain en son nom. Voilà donc qu'il se retrouve propriétaire d'un terrain de la taille d'un terrain de foot; le vrai propriétaire est inconnu, il a sans doute encore des papiers qui prouvent que ce terrain lui appartient mais il ne s'est jamais manifesté. Notre petit malin commence donc a morceler ce terrain en parcelles qu'il met en vente. Ces parcelles ce vendent comme des petits pains pour la rondelette somme de plus ou moins 15000$ la parcelle et sachant qu'il y a une 40aine de parcelles... je vous laisse prendre votre calculette. Des privés ont donc acheté ces parcelles et y construisent des maisons (toutes plus majestueuses les une que les autres) et les premiers arrivant ont donné leurs noms aux deux avenues ainsi créées.
Ces nouvelles maisons se sont reliées au réseau électrique du quartier par des câbles simples dans des raccordements plus ou moins frauduleux. L'avantage est que nous somme dans un quartier « industriel » il y a donc des usines et des entreprises qui bénéficient de priorités dans la distribution du courant. Priorité dont les premiers habitants des avenues Kabasélé et Mayalos ont tiré profit pendant plusieurs mois. On a donc eu du courant électrique presque sans interruption pendant ce temps là. Mais un beau jour, la SNEL a découvert ce nouveau quartier tout illuminé et qui n'avait jamais payé une seule facture d'électricité (ce n'est pas faute d'avoir entrepris les démarches mais l'administration est tellement lente pour obtenir un raccordement en bonne et due forme, et en plus la SNEL n'a plus de compteurs en stock, les facturations se font sur base d'un forfait estimant la consommation du ménage) qu'elle a décidé de couper les câble qui nous apportaient la vie. Il fallait racheter plusieurs mètres de câble à la SNEL pour un total de 9000$ main d'œuvre comprise. Une âme charitable a payé cette somme (qui devait être remboursée progressivement par les autres habitants de l'avenue...ha ha ha!) et on nous a installé un câble à large section auquel toutes les maisons ont pu se raccorder. Mais quelques mois plus tard ce câble a brulé, il se trouvait à 1m sous terre mais la voiture qui était garée au dessus de la portion qui a brulé s'en souvient encore. On paie et la SNEL « répare ». Ce genre d'incident se reproduit maintenant de plus en plus fréquemment et c'est désormais tous les weekends que le câble brule (quand je demande comment un câble peut bruler uniquement le weekend, on me regarde bizarrement et on rit, pourtant ma question est honnête non?.... non?).
Alors voilà, chaque weekend, le courant commence par diminuer en intensité pour finalement être coupé complètement. Vous pouvez être sûrs que Lundi, Papa Andy va faire le tour du quartier pour que chaque ménage paie 5$. J'essaie de lui poser des questions pour comprendre exactement ce qu'il se passe mais ses explications sont aussi confuses que vagues.
Est-ce qu'on a l'impression de se faire arnaquer? OUI et en beauté
Que se passera-t-il si on ne paie pas? RIEN, et c'est ça le plus frustrant, le type de la SNEL qui joue à ce petit jeu, il s'en fout qu'on ait du courant ou pas.
Est-ce qu'on est pris en otage? OUI, par exemple moi je travaille à la maison, sans courant, je ne peux presque rien faire
Que peut-on y faire? RIEN, aucune maison n'a encore de dossier de client à la SNEL, et ce n'est pas faute d'avoir entrepris les démarches
vendredi 28 août 2009
mercredi 19 août 2009
lundi 17 août 2009
vendredi 14 août 2009
KINOISERIES
Puis, si vos bagages n'ont pas étés déplacés et que vous n'êtes pas véhiculés, à moins de vouloir faire le pied, il vous faudra prendre un express. Attention, ne le laissez pas vous treizer sous prétexte que vous etes des étrangers. Car à Kin, on vit au taux du jour.
Certains font du commerce, d'autres ont des coops par ci par là et les mibalas têtus survivent malgré tout comme par exemple les pousses qui ne mangent qu'à la sueur de leur front. Nombre d'entre eux mangent près de demain, un repas qui consiste en Thomson et Kin-sept-jours pour les plus chanceux.
Pour vous déposer à la cité, votre express devra donc essayer d'éviter les roulages. Ces agents de l'ordre sont aujourd'hui des agents de désordre ce qui pousse la plupart des gens à avoir des sentinelles dans leur parcelles.
Le soir venu, prenez la ligne 11 comme beaucoup de Kinois et aller vous promener au Matongé pour y faire un Ndombolo et déguster une skol ou un sucré et un kamundele dans un nganda de la place. Si la SNEL fait des siennes, il faudra avoir recours à un groupe ou au dahulage si vous avez une autre ligne. Si vous etes un homme, vous serez sans doute approché par des tantines. Mais méfiez vous des Sopekas qui exigeraient de vous jusqu'à votre dernière chemise.
A Kin il est impératif pour les mamans d'etre des femmes aux mille bras. Car cette Entité Chaotique Ingouvernable n'offre aucun soutien à sa population qui ne peut compter que sur l'article quinze car de nombreux dirigeants applique la politique du ventre.
Enfin après ce séjour qui vous aura permis de palper du doigt les réalités kinoises et lorsque vous serez partants, on n'oubliera pas de vous souhaiter "Bonne Allée".
Voyons maintenant combien d'expressions vous arrivez à comprendre...
samedi 20 juin 2009
CHOOSE LIFE
Je suis une personne extrêmement patiente.
Je suis aussi quelqu'un de calme qui ne montre pas ses émotions, je suis bien élevée, je dis bonjour au revoir et merci.
Mes parents en sont fiers.
Je n'aime pas faire pression sur les gens parce que j'ai horreur qu'on fasse pression sur moi.
Je n'aime pas dépendre d'autrui.
Je fais confiance au gens et je leur accorde toujours le bénéfice du doute à mes dépens comme vous allez le lire.
Bref, aujourd'hui j'ai découvert mes limites (je croyais que c'était fait quand j'ai fait mon baptême... mais non).
Et j'ai détesté.
Depuis 8 mois mon passeport se trouvait à la Direction Générale des Migrations flottant vaguement d'une personne à l'autre. Quand j'y allais pour demander où en était le "processus" pour que j'obtienne un "visa ONG" on me disait qu'il manquait tel ou tel papier. Ces dernière semaines, sachant que je prenais l'avion ce dimanche je me suis faite plus pressante... patientez madame... Toujours avec le sourire mais avec une sorte de dédain dans les yeux, j'ai essayé de comprendre ce qui bloquait, si ils voulaient que je paie une sorte de "supplément". Je n'y ai rien compris. Revenez demain, ce sera fait, je vous en donne ma parole! Revenez à 17h, demain, à 10h, à 14 h, le comptable n'est pas là (et que fait mon passeport chez le comptable???????) etc. Jeudi après midi je suis donc arrivée à la DGM vers 13h30 et je me suis assise pour attendre mon passeport pendant 6h (Je crois que les dames de ce bureau m'ont surnommé "no bouger"). En vain. Je suis rentrée chez moi et le lendemain vers 11h j'étais à la DGM. Bien sûr rien n'était fait, meme si on m'assurait que ça l'était, alors j'ai décidé d'attendre et je me suis mise en dehors du bureau. J'ai attendu plusieurs heures. Normalement à la DGM il faut laisser son téléphone à l'entrée mais sachant que je partais en guerre, j'avais gardé le mien. J'essayais donc de téléphoner à différentes personnes qui auraient pu m'aider lorsqu'un policier me dit "madame, les appareils sont interdits ici, veuillez le déposer à la guérite". Pas de bol pour lui j'étais déjà à bout de nerfs je l'ai donc envoyé bouler. D'autres policiers sont venus pour essayer de me faire partir de là où j'étais, apparemment il était interdit de s'y mettre mais je les ai aussi envoyé bouler "SI VOUS VOULEZ QUE JE PARTE DONNEZ MOI MON PASSEPORT ET JE M'EN VAIS! C'EST CE QUE JE DEMANDE DEPUIS HIER VOUS CROYEZ QUE ÇA M'AMUSE DE RESTER ICI? VOUS CROYEZ QUE C'EST TOUT CE QUE J'AI À FAIRE DANS MA VIE? SI VOUS NE POUVEZ PAS RÉSOUDRE MON PROBLEME FOUTEZ MOI LA PAIX, JE NE BOUGE PAS D'ICI, QU'EST CE QUE VOUS ALLEZ FAIRE? HEIN? ME CHASSER HORS DU PAYS? C'EST TOUT CE QUE JE DEMANDE DE TOUTES FAÇONS!"
Ils sont partis un autre petit monsieur est venu me dire "madame, je suis pasteur, on va vous aider, allez vous asseoir là bas, on va vous aider, dans 10 minutes ce sera reglé". Si il savait la haine que j'ai pour les gens de son espèce ici. "Ecoutez, je reste ici parce qu'apparemment c'est le seul moyen de vous faire réagir" "non madame, il ne faut pas être comme ça...!" (il avait un ton tellement condescendant que je me suis fait violence pour ne pas profiter de sa petite taille)
Ils m'ont laissée quelque temps (j'avais perdu la notion du temps). Puis d'autres employés sont venus pour me dire que je devais dégager parce que le DG allait passer par là et qu'il ne voulait pas voir des gens traîner dans les parages. Enfin! J'avais trouvé un moyen de faire pression sur eux. "Non je ne bouge pas" "Madame, notre DG doit passer ici, vous nous mettez dans une mauvaise situation" (il y en a qui ont l'art de me dire ce qu'il ne faut pas) "Tant mieux si il passe par là, comme ça je pourrais lui expliquer tout ce qu'il se passe ici" Consternation sur les visages! Une quinzaine de personnes se trouvaient autour de moi. En fait ces gens auraient sans doute pu m'aider si je m'était adressée à eux au départ mais c'était un de leur supérieurs qui devait se charger du dossier et à mon avis ils en avaient la trouille parce que lorsqu'ils me demandaient à qui j'avais confié mon passeport et que je leur disait, ils se résignaient et me laissaient.
J'étais au bord des larmes et le DG devait bientôt sortir et c'est la qu'enfin j'ai vu un peu d'humanité. 2 personnes ont enfin accepté de m'écouter et ont cherché mon passeport. Qui était loin d'être prêt. Mais grâce à ces deux personnes, les choses ont enfin bougé. J'avoue que je n'y croyais pas au début et je ne faisais plus confiance à personne mais au moins j'ai pu voir où était mon passeport, j'ai encore attendu et j'étais au bord de la crise de nerf. Finalement on m'a amené dans un bureau, mon passeport avait les visas mais... pas de signature "madame, attendez jusqu'à 17h" un discussion s'en est suivi et j'ai éclaté en sanglots.... rétrospectivement c'est très amusant de voir l'effet que ça a eu sur les gens, de la honte, de la gène, de la surprise, probablement un peu de mépris aussi puisque tout le monde sait bien que les femmes mindele sont émotives, faibles et pleurent pour rien. Mais au moins ils sont montés directement chez le DG pour le faire signer. A ce moment là tout le monde était au courant de l'histoire et des gens sortaient dans le couloir pour comprendre ce qu'il se passait. Il était 16h30, je n'avais plus de patience, plus de fierté et plus de larmes mais j'avais un passeport avec un visa et une signature. et je ne retournerais plus jamais à la DGM.
J'en veux à tout ceux qui ont prétendu m'aider et n'ont rien fait ou n'ont fait que mentir et à ceux qui m'avaient promis que je serait aidée dans ces démarches. Parce que si les deux personnes qui m'ont aidées n'avaient pas été là, je ne pense pas que j'aurais eu mon passeport un jour. et je ne sais pas comment les remercier parce que je me suis pratiquement enfuie en courant quand j'ai eu mon passeport en main!
La morale de l'histoire c'est qu'une mundele qui pleure ça fait avancer les choses
la morale de cette morale c'est qu'il ne faut pas mettre une mundele dans une telle situation
Et la morale de ces morales, c'est qu'il n'y a pas que des cons sur terre, il y a aussi des personnes humaines prêtes à aider une mundele en détresse
Je me rends compte que le lien entre le titre et le message n'est pas si évident mais ce serait trop compliqué à expliquer.
dimanche 24 mai 2009
DESIDERATA
Go placidly amid the noise and haste,
and remember what peace there may be in silence.
As far as possible, without surrender, be on good terms with all persons.
Speak your truth quietly and clearly; and listen to others,
even to the dull and ignorant; they too have their story.
Avoid loud and aggressive persons, they are vexations to the spirit.
If you compare yourself with others, you may become vain and bitter,
for always there will be greater and lesser persons than yourself.
Enjoy your achievements as well as your plans.
Keep interested in your own career, however humble;
it is a real possession in the changing fortunes of time.
Exercise caution in your business affairs,
for the world is full of trickery.
But let this not blind you to what virtue there is;
many persons strive for high ideals,
and everywhere life is full of heroism.
Be yourself. Especially do not feign affection.
Neither be cynical about love;
for in the face of all aridity and disenchantment
it is as perennial as the grass.
Take kindly the counsel of the years,
gracefully surrendering the things of youth.
Nurture strength of spirit to shield you in sudden misfortune.
But do not distress yourself with dark imaginings.
Many fears are born of fatigue and loneliness.
Beyond a wholesome discipline, be gentle with yourself.
You are a child of the universe no less than the trees and the stars;
you have a right to be here. And whether or not it is clear to you,
no doubt the universe is unfolding as it should.
Therefore be at peace with God, whatever you conceive Him to be.
And whatever your labors and aspirations,
in the noisy confusion of life, keep peace with your soul.
With all its sham, drudgery and broken dreams,
it is still a beautiful world.
Be cheerful. Strive to be happy.
jeudi 21 mai 2009
STILL I RISE
You may write me down in history
With your bitter, twisted lies,
You may trod me in the very dirt
But still, like dust, I'll rise.
Does my sassiness upset you?
Why are you beset with gloom?
'Cause I walk like I've got oil wells
Pumping in my living room.
Just like moons and like suns,
With the certainty of tides,
Just like hopes springing high,
Still I'll rise.
Did you want to see me broken?
Bowed head and lowered eyes?
Shoulders falling down like teardrops.
Weakened by my soulful cries.
Does my haughtiness offend you?
Don't you take it awful hard
'Cause I laugh like I've got gold mines
Diggin' in my own back yard.
You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I'll rise.
Does my sexiness upset you?
Does it come as a surprise
That I dance like I've got diamonds
At the meeting of my thighs?
Out of the huts of history's shame
I rise
Up from a past that's rooted in pain
I rise
I'm a black ocean, leaping and wide,
Welling and swelling I bear in the tide.
Leaving behind nights of terror and fear
I rise
Into a daybreak that's wondrously clear
I rise
Bringing the gifts that my ancestors gave,
I am the dream and the hope of the slave.
I rise
I rise
I rise.
Maya Angelou
lundi 18 mai 2009
mercredi 29 avril 2009
mardi 28 avril 2009
samedi 25 avril 2009
MALEWA

Une des choses essentielles lorsqu'on vit et on travaille loin de chez soi (encore que personnellement je ne sais pas vraiment où c'est chez moi), c'est la nourriture. Car peut être que VOUS mangez pour vivre mais moi…
Je ne veux pas vous parler de ce qui me manquerait ici. Je ne mange pas de chocolat, de charcuterie, une seule sorte de fromage, pas d'injera (sauf quand ma gentille maman m'en rapporte). Parce que ça ne me manque pas. Bien sur je ne dirais pas non à une barre de Dessert 58 (ça existe toujours ça ?) ! En réalité tout se trouve à Kinshasa, il y a des supermarchés aussi bien fournis qu'à Bruxelles… si on y met le prix. A ce titre, une petite anecdote : M. Jack (un anversois qui se retrouve à Kin pour une courte durée et qui mérite un article de blog à lui seul) nous a fait la remarque suivante « Les profs de l'école belge ne s'en sorte plus hein ! Si tu veux manger normalement, avec un salaire de 3000 €, ce n'est pas possible ! ». ARE YOU F***** KIDDING ME ????? Encore un qui paie sa tomate 2$ sans doute.
Quand à moi, je préfère encourager les petits producteurs locaux et je consomme local (en fait j'écris juste cette phrase parce que ça fait bien). Je consomme local parce que je ne vois pas pourquoi j'achèterais mes légumes, ma viande, mes bananes et mes patates 5 fois le prix normal sous prétexte que le supermarché est climatisé. Le menu à la maison est essentiellement Congolais et ce n'est pas pour autant qu'on est sous alimentés.
Alors voici dans le désordre, 12 choses qu'on peut consommer ici et que j'ai testées pour vous
- Le pondu ou saka-saka (appelé Sombé à l'est) dans la photo ci-dessus c'est le truc vert. Ce sont des feuilles de manioc pilées avec des poireaux, poivron, celeri (votre dose de fibres quoi) cuites généralement avec de l'huile de palme auxquelles on peut rajouter de la viande ou du poisson, des aubergines et/ou de la farine d'arachides.
- Le ngai-ngai aussi des feuilles mais d'oseille, qui se préparent de diverses manières avec ou sans poisson, c'est bon mais assez particulier comme gout.
- Les feuilles de courge (bishusha à l'est). Attention à la préparation parce que si c'est mal fait vous y risquez votre vie.
- Les bitekuteku (ou lenga-lenga à l'est), les feuilles d'amarantes et oui, encore des feuilles. Ca ressemble fort aux blettes, ça le même gout et presque le même aspect.
- Les poissons thompson (comme dans la photo et comme dupond en anglais). Braisés (le meilleur !), frits, dans de la sauce etc… ça se trouve partout, c'est chic et pas cher et les gens en consomment énormément
- Les makayabu ou poisson salé, là ça demande une petite acclimatation préalable. Après avoir déssalé pendant une nuit dans de l'eau, le makayabu peut être grillé ou préparé en sauce ou encore tel que le prépare Maman Yvonne avec des aubergines, des oignons et des poivrons. J'ai appris à vraiment apprécier le makayabu mais il m'a fallu du temps.
- Les makemba (ou mandizi à l'est) ce sont des bananes plantain. Ici à Kin, elles sont souvent frites dans l'huile, c'est délicieux. Si elles ne sont pas trop mures, on peut également les faires bouillir et ça remplace les pommes de terres.
- Toutes sortes de fruits selon la saison, des oranges en ce moment, des petites mangues très parfumées (mais j'avoue que je préfère les mangues géantes d'Uvira), des ananas, des bananes évidemment, des avocats (pareil, les avocats que nous avions au Rwanda et à Bukavu étaient à mourir. Sans parler du prix : 0,10$l'avocat !), des fruits de la passion, des goyaves, des mangoustans, des poilus (en fait ça s'appelle des ramboutans ou litchis chevelus), des safous et plein d'autres
- Le poisson malwa, sorte de tilapia qui est délicieux qui est d'abord frit dans un peu d'huile puis peut être cuit dans une sauce à la tomate et à la muscade. Le mabundu a vraiment un gout très fin et une chair qui fond dans la bouche.
- Les madesu (à l'est maharagi : haricots) évidemment, ceux qu'on mange ici ressemblent une fois cuits à des haricots rouges. Comme beaucoup j'avais un préjugé sonore vis-à-vis des haricots mais en fait ça va. Comme le poisson salé, j'ai appris à les apprécier. On les mange souvent avec du riz :wali (à l'est wali na maraghi est le plat de base).
- Les pommes de terres de Goma, les meilleures, elles sont vraiment vraiment bonnes, frites, bouillies, sautées… on en mange moins à Kin vu qu'elles sont importées de l'autre coté du pays.
- On mange aussi beaucoup de poulet ici mais malheureusement c'est très souvent du poulet importé de l'Europe, congelé, décongelé et recongelé… et vu le prix (raisonnable) c'est probablement du poulet aux hormones/OGM
- Tout cela ne va pas sans la « boule nationale » le foufou. Sans exagérer, un congolais sans foufou, c'est comme un bébé sans sa maman. Le foufou c'est une boule de pâte de farine de manioc et/ou maïs (dans la photo ci-dessus c'est la boule blanche/jaune à droite). Ça remplace le riz, les pommes de terre, les pâtes, bref ça se mange à tous les repas. C'est plutôt fade mangé seul mais avec les plats ci-dessus c'est délicieux.
- Et pour épicer le tout, une cuillérée de pilipili ne vous fera pas de mal (les taches rouges au bord de l'assiette dans la photo).
vendredi 24 avril 2009
THIS POEM
This poem shall speak of the wretched sea that washed it to these shores, of mothers crying for their youngs swallowed up by the sea.
This poem shall say nothing new. This poem shall speak of time, time unlimited, time undefined.
This poem shall call names, names like Lumumba, Kenyatta, Nkrumah, Hannibal, Ackerson, Malcolm, Garvey, Haile Selassie.
This poem is vex about apartheid, racism, fascism, the Ku Klux Klan, riots in Brixton, Atlanta, Jim Jones.
This poem is revolting against first world, second world, third world division; manmade decision.
This poem is like all the rest.
This poem will not be amongst great literary works, it will not be recited by poetry enthusiasts. It will not be quoted by politicians or men of religion.
This poem is knives, bombs, guns, blood, fire blazing for freedom.
Yes, this poem is a drum, Ashanti, Mau-Mau, Ibo, Yoruba, Nayabingi warriors.
Uhuru, uhuru, Namibia, uhuru,
Uhuru Soweto, uhuru Africa.
This poem will not change things.
This poem needs to be changed.
This poem is a rebirth of a people arising, awaking, understanding.
This poem speaks, is speaking, has spoken.
This poem shall continue even when poets have stopped writing.
This poem shall survive you, me; it shall linger in history, in your mind, in time, forever.
This poem is time, only time will tell.
This poem is still not written.
This poem has no poet.
This poem is just part of the story, his story, her story, our story, the story still untold. This poem is now ringing, talking, irritating, making you want to stop it. But this poem will not stop.
This poem is long, cannot be short.
This poem cannot be tamed, cannot be blamed. The story is still not told about this poem.
This poem is old, new.
This poem was copied from the Bible, your prayer book, playboy magazines, New York Times, Reader's Digest, CIA files, KGB files.
This poem is no secret.
This poem shall be called boring, stupid, senseless.
This poem is watching you trying to make sense from this poem.
This poem is messing up your brains; making you want to stop listening to this poem. But you shall not stop listening to this poem. You need to know what will be said next in this poem.
This poem shall disappoint you because this poem is to be continued in your mind…
The mystery unfolds, 1987
mercredi 14 janvier 2009
TROMAL
« Où est Charles ? »
« Ah, il ne viendra pas aujourd'hui, il est éprouvé, nous irons à la levée de corps demain. »
C'est une conversation courante ici et personne ne semble choqué ou surpris que quelqu'un soit « éprouvé » (à part moi qui pose encore des questions sur les causes et circonstances du décès). Ici la mort est acceptée mieux que chez nous. Chez nous, elle est chuchotée, dissimulée, étouffée, c'est un des plus grands tabous qui restent (le sexe ça fait longtemps que ce n'en est plus, avec la crise financière, l'argent non plus… je déconne); comme si en parlant de la mort, on risquerait de provoquer la sienne. La mort chez nous est diplomate, elle n'est pas dite mais embaumée et évoquée, parfumée, recouverte de fleurs et il existe tellement de périphrases pour faire semblant de ne pas en parler « passer le pas, nous quitter, monter au ciel, il n'est plus » qu'on se demande pourquoi on en a tellement peur. On en a si peur que nos gouvernements, nos universités et hôpitaux dépensent des millions pour essayer de la repousser le plus loin possible. En fait, on a les moyens d'avoir peur. On a les moyens de se faire soigner, d'acheter des médicaments, de vivre bien et surtout de vivre longtemps. On peut se permettre de la craindre puisque malgré tout ce qu'on fait, elle vient, elle est plus forte que nous…
Ici la mort est là. On en a un peu peur mais on sait qu'elle est inévitable et de toute façon on sait que lutter contre elle est rarement couronné de succès. On ne la cache pas. Quand quelqu'un meurt, tout le monde va au deuil, on informe le plus de gens possible, on fait des communiqués à la télé, à la radio. Il y a rarement moins de 100 personnes à des funérailles. On expose le cercueil ouvert et vêtu de ses plus beaux vêtements le mort est visible de tous. On commente son apparence, sa tenue, on met de la musique, on danse autour du cercueil. A la télévision, les images ne sont pas modifiées ou floutées. Si il y a eu un accident de la circulation, on filme les victimes et les images sont montrées tel quel sans avertissement. Tous les jours, les gens meurent de mort violentes ici, crimes crapuleux, assassinats, accidents de la circulation, incendies, éboulements, électrocution (les câbles trafiqués de la SNEL sont souvent à même le trottoir, en saison des pluies, il suffit de marcher dans la mauvaise flaque et c'est 3000 volts assurés). A la télé, j'ai vu des corps écrasés par des véhicules, parfois la personne meurt sous les yeux de la caméra, j'ai vu une jeune fille qui s'était pendue à un arbre dans la nuit et tous les gens du quartier petits et grands qui venaient regarder la morte (chez nous on fait ça proprement, on « prend des médicaments pour dormir… »), j'ai vu des grands brulés, une jeune fille avec la peau du crane à moitié arrachée. Et toujours sans fioritures (c'est une « in your face experience »).
Les marchands de cercueils (ou plus joliment « pompes funèbres ») qui s'alignent sur le chemin qui m'amène chez FOSPHA sont à ciel ouvert. Les cercueils sont exposés à même le trottoir (j'avoue avoir été choquée quand j'ai vu un petit cercueil d'à peine 1 mètre). Les menuisiers qui fabriquent et vendent ces cercueils les utilisent comme bancs pour la pause de midi. Avec le contexte qui prévaut ici, certains ont même construit des maisons dans les cimetières. D'autres y jouent au foot (ben oui, un grand espace avec du gazon…) Les enfants n'ont pas peur de se promener le soir dans les cimetières.
Les jeunes meurent autant que les vieux et les causes sont diverses, rarement précises (pas de CSI/experts ici) et souvent étranges « il était malade, on l'a ensorcelé, sa maison a brulé, un accident de voiture en ville, il était à l'hôpital, les militaires ont cambriolé sa maison, il a mangé des feuilles de courge mal préparées (croyez le ou non ça peut être fatal) parce que c'est tout ce qu'il y avait à manger, il est tombé dans le puits perdu (il creusait des latrines et est tombé dedans), il s'est noyé dans le fleuve en allant se laver etc. ».
La mort ici fait ouvertement partie de la vie de tous les jours, elle est un peu crainte mais sa présence est acceptée comme naturelle et inévitable, au même titre que la pluie ou le soleil. On ne la contourne pas parce qu'on sait qu'elle sera toujours là et de toutes façons on a rarement les moyens de lutter contre elle. Les soins de qualité et les médicaments coutent cher. Pour vous donner un exemple les bronchites de Laura nous coutent en moyenne 95$ (si elle est hospitalisée ça va jusqu'à 900$) et en plus je suis remboursée et un Kinois gagne à peine 3$ par jour si il a de la chance. C'est vrai que ce sont des extrêmes mais ce sont des situations extrêmes que vivent les gens ici. C'est peut être pour ça qu'ils se marrent souvent en regardant des films d'horreur qui moi m'empêchent de dormir pendant des nuits et des nuits. Espérance de vie Mortalité infantile RDC 46 ans 88,6 pour mille Belgique 78,6 ans 4,68 pour mille Source : populationdata.net